Les signes

Votre chat présente brutalement des signes de faiblesse ou de paralysie des membres postérieurs.

Il émet des vocalises comme s’il ressentait intensément de la douleur.

Il cherche à se cacher et ne veut plus être touché.

Vous remarquez également un halètement très net.

Si vous observez tous ces signes, votre chat est très vraisemblablement victime d’une trombe-embolie.

La thrombo-embolie est une situation dans laquelle un caillot sanguin se forme et se propage dans le système circulatoire sanguin.

Quelles sont les causes de la thrombo-embolie

Cette situation se produit chez environ 12% des chats présentant une maladie cardiaque (appelée cardiomyopathie hypertrophique). Il n’existe pas de prédisposition de race.

Les mâles sont plus atteints que les femelles. L’âge médian des chats présentant une thrombo-embolie est de 6-9 ans, jusqu’à 12 ans.

Un caillot sanguin se forme et se propage dans le système circulatoire sanguin. Il voyage dans les vaisseaux jusqu'à ce qu'il atteigne une artère suffisamment petite pour ne plus pouvoir avancer.

L’obstruction se produit généralement au niveau de l'aorte (un gros vaisseau sanguin) qui se ramifie pour alimenter les 2 membres postérieurs.

Que dois-je faire si je pense que mon chat a peut-être un thrombus 

Si vous remarquez ces signes, vous devez consulter immédiatement un vétérinaire.

Le pronostic est toujours réservé

Seul un chat sur 3 survit à cette affection lorsque les 2 membres postérieurs sont atteints. Le pronostic dépend en effet du lieu de l’embolie, du nombre de membres atteints et de l’importance de perte de motricité. Lorsque qu’un seul membre est atteint on peut estimer à 70% les chances de survie à l’issue de l’hospitalisation.

Une décision euthanasique risque de devoir être envisagée lors de situation critique.

Les autres critères du pronostic :

  • L’hypothermie : la moitié des chats qui présentent une température inférieure à 37,2°C lors de leur admission ne survivent pas au-delà de 24h.
  • Une fréquence cardiaque plutôt abaissée (< à 190 battements par mn) est de mauvais pronostic.
  • Le taux de phosphore sanguin élevé (> 6,4 mmol/L) est significativement péjoratif.

Prise en charge en urgence de la thromboembolie du chat

A l’arrivée : Hospitalisation Urgente

  • En tout premier lieu traiter la douleur.
  • Puis détecter la présence ou non d’une insuffisance cardiaque (épanchement pleural, œdème pulmonaire…).
  • Résoudre les signes congestifs : oxygène, diurétiques contrôle des signes congestifs et surveillance de la fonction rénale).
  • Réchauffer l’animal pour remonter sa température corporelle lors d’hypothermie.
  • Instauration d’un traitement antithrombotique (héparines, clopidogrel, aspirine).

Durant les premières 24 heures

  • Examens complémentaires (radiographies, échocardiographie…).
  • Monitorage de la douleur, de la congestion et du thrombus traités et des principales fonctions : rénale, ionogramme…
  • Perfusions intraveineuses possibles chez les animaux azotémiques.

Les jours suivants (2 à 4 jours)

  • Normalement la douleur est contrôlée en 24-36 heures post admission.
  • Les soins et la surveillance des fonctions vitales sont poursuivis.

Sortie d’hospitalisation

  • Mise en place et suivi de la cause initiale (insuffisance cardiaque).
  • Adaptation du traitement analgésique en fonction de la douleur lorsqu’elle semble contrôlée.
  • Mise en place d’un contrôle clinique et biologique durant les 15 jours suivants.

Mise en garde

Le pronostic reste toujours très réservé quels que soient les signes d’évolution ou d’amélioration.

Une dégradation brutale ou un décès peut survenir à n’importe quel moment de la prise en charge dans le service d’urgence ou lors du retour à domicile.

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